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Notes de mise en scène
La mise en scène de cette pièce ouvre un champ cinématographique sur la scène théâtrale. Dans le même espace scénique, il nous faut distinguer deux identités géographiques, deux histoires séparées par quarante années, deux espaces l’un réel, l’autre imaginaire, deux formes, l’une réelle l’autre reprise par la mémoire, le tout englobé comme dans une unité de rêve. Malgré cette performance, l’action doit se dérouler au plus près des spectateurs. La distance identitaire entre le public et le récit ouvre la voie à cette idée que nous sommes partie d’une histoire et que toute cette histoire nous appartient, terrible et féconde.
Nous n’optons jamais pour un décor en tant que tel mais le décor de ce spectacle doit servir à dessiner à la fois pour les acteurs et pour les spectateurs l’identification distincte de tous les espaces historiques, réels, imaginaires et contés, avec des sas en tulle.
Les acteurs peuvent parfois assister au déroulement du récit des autres histoires. Il nous faut matérialiser une présence collective sur scène qui suit tous les évènements.
La lumière dans cette création ne peut qu’être latérale. Elle doit être constante sans éclairer les objets ni le sol. Elle doit permettre d’identifier par sa couleur et l’intensité de sa chaleur les différences entre les espaces et garder l’aspect de conte. Les mouvements font voir la lumière, pas la lumière les mouvements. Eviter toute lumière de face, de douche…
Il y a une voix, il y a des voix à créer par une bande-son pour faciliter la compréhension des scènes qui sont courtes et qui traversent des lieux différents mais aussi pour soutenir cette idée de partage entre le réel, le récit, la mémoire et le rêve. Les bruits naturels comme le ruisseau, la pluie, le vent et les oiseaux sont indispensables.
Ce chantier d’écriture nous offre aussi de découvrir le champ musical de deux continents qui sont si loin l’un de l’autre et si proches des hommes.
Cette pièce peut être considérée comme un hymne à la liberté dans un monde où l’engagement de la création fait peur.
Kazem Shahryari