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France Inter

Studio Théâtre par Laure Adler

Samedi 27 février 2010

PANORAMA DU THEATRE IRANIEN

invités :

Sadreddin ZAHED

Sadreddin ZAHED est persan. Pendant ses études universitaires aux Beaux Arts, il rejoint la troupe des comédiens de l’Atelier de Théâtre de Téhéran. Il y interprète plusieurs grands rôles, notamment celui du Prométhée d’Eschyle. En 1971, il rencontre Peter Brook pour Orghast joué au festival d’arts Chiraz /Persépolis, qui représente aux yeux de quelques uns, un des plus grands accomplissements théâtraux de ce temps, comme le souligne Guy Dumur dans sa préface de l’Espace Vide.

Cette rencontre avec Peter Brook est décisive. En effet, il crée par la suite avec d’autres comédiens d’Orghast un groupe de travail et de recherche Les acteurs de la ville dont le collaborateur de Brook, Arby Ovanessian signe les mises en scène. Sont montés entre autre : Caligula de Camus, La cerisaie de Tchekhov, Grand’peur et Misère du III° Reich de Brecht, L’homme, la bête et la vertu de Pirandello, Introspection de Peter Handke, Les créanciers de Strindberg, Oh les beaux jours de Beckett. De 71 à 78, le groupe se produit dans le monde entier, lors de divers festivals internationaux : festival de Nancy en 73, festival de Wroclaw, suivi d’une tournée en Pologne en 75, festival de Sao Paulo suivi de Rio en 76, festival de Théâtre des Nation de Caracas, suivi de La Mama Etc. de New York en 78. Pendant cette période, il travaille également avec Andy Degroat, collaborateur de Bob Wilson, pour Corde, danse et traductions présenté au festival d’art de Chiraz-Persépolis.

En 76 le groupe éclate. Il fonde alors avec Arby Ovanessian Le théâtre de Tcharsou centre d’avant-garde de théâtre et de la culture où il règle ses premières mises en scène : Concert à la carte de Franz Xavier Kroetz et Entrée vivant de Hedayat. Ce travail de comédien et de metteur en scène mené alternativement se poursuit encore une année pendant laquelle il monte Le dragon d’Evgueni Schwartz en 79, avant qu’il ne vienne s’installer à Paris.

En France il fait une maîtrise d’Études Théâtrales à Paris III et il remonte sur scène au Teatro in trastevere avec Barsiza, il grande Mito en 81et au Théâtre de la ville avec Le Maître et Marguerite en 83, mise en scène Andrei Serban. Puis il reprend la mise en scène et monte trois pièce au Théâtre Ouvert en 86 : Échographie de Marc Colmar, Dedans de Stamatis Gargalinos, Une sœur d’Hélène Conti. Il présente la même année Brevi raconti persiani à Rome au Centro sperimentale del Teatro où il est à la fois comédien et metteur en scène. Il fonde ensuite à Paris en 90 Le Théâtre D-Nué, lieu de rencontre et de recherche théâtrale entre plusieurs cultures et met en scène Trois gouttes de sang de Hedayat et Cet Animal Etrange de Tchekhov au Théâtre de la Cité internationale et à l’IMA, l’Ombre de Schwartz et Grand peur et misère du III° Reich de Brecht à l’Espace Renaudie d’Aubervilliers, Lunatique de Hedayat au Théâtre de l’Opprimé, et Le Big-Bang de Golchiri à l’Espace quartier Latin à Paris. Il a également joué et participé activement à la réalisation de Ta’zieh per Antigone en 98 à la Sala uno teatro à Rome et Zohreh & Manouchehr la version poétique d’Iraj Mirza inspiré de Venus & Adonus l’oeuvre de Shakespeare. En 2003, sur l’invitation de Jorge Lavelli il monte sur la scène du Théâtre National du Luxembourg et de La Comédie Française (Théâtre du Vieux-colombier) avec Homebody/Kabul de Tony Kushner. Le cinéma a aussi fait appel à lui, entre autres Gabriel Benattar pour Sécurité publique avec Sophie Duez et Jean-Pierre Calfon, Le Mahabharata en 89 de Peter Brook et What is this place ? de Glen Luchford en 2000. Il a travaillé à la télévision et collaboré à la traduction en persan d’auteurs tels que Tennessee Williams, Peter Gill, Dario Fo, Tadeusz Rozewicz, Gert Hofmann, Howard Brenton, Evgueni Schwartz, Gabriel Arout et écrit divers articles à propos de théâtre et participé également à des rencontres sur le théâtre.

Hamid Reza JAVDAN

Hamid Réza Javdan débute sa carrière aux États-Unis en 1976, au sein du Théâtre Iranien et du Living Théâtre.

Voyageur impénitent, il rencontre des maîtres de différentes traditions théâtrales telles que la Comédia dell’Arte, le masque et les art martiaux Balinais, le théâtre Nô… Il enrichit ses connaissances par la pratique du chant, de la danse, du maquillage, etc.

Comédien, conteur et pédagogue, H.R Javdan écrit et met en scène également, des pièces de théâtre.

Il a interprété et mis en scène des œuvres d’auteurs tels que : Ben Jonson, Marlowe, Shakespeare, Marivaux, J. Giraudoux, J.C Carrière, W.B Yeats, Lorca, Aziz Naçine,Tony Kouchner, Daniel Soulier, Kateb Yacine, Maxim Gorki, Aristophane, A.Madani…ainsi que dans les œuvres d’auteurs Iraniens : Hedayat, Saédi, Yalfani, Maki, Golshiri, Eshghi…et des textes anciens comme Kalila et Dimna, Masnavi de Môlânâ (Rûmi) et la Conférence des oiseaux…

Enfin les épopées de Gilgamesh, Shah namé ( livre des Rois ) et de l’Iliade.

Citoyen du Monde, il poursuit sa quête entre théâtre occidental et théâtre oriental…

Mise en scène de la pièce " Le Papalagui " paroles de Touïavi chef de la tribu de Tivéa dans les îles Samoa, recueilli par Erich Scheurmann en 1920, déjà joué dans le cadre de "Théâtre en exil " et bientôt en Guyane, Malte et Avignon.

Contes Andersen - Grimm (création 2009) au Théâtre de la Porte Saint Martin (jusqu’au 26 février 2010)

Kazem SHAHRYARI

pour sa pièce et la mise en scène de "l’Automne précoce" au théâtre L’Art Studio Théâtre du 4 mars au 3 avril 2010

120 Bis rue Haxo 75019 Paris Métro Télégraphe

Lola enceinte débarque dans un appartement d’une tour de banlieue habité par l’histoire d’une famille, en particulier celle du mariage forcé de Leïla, la fille aînée, dont le destin était de danser.

Kazem Shahryari est né en Iran, dans la région montagneuse de Kermanshah.

A 16 ans, c’est le choc. Passionné de littérature, il vient d’écrire un petit poème en hommage à la poétesse Forough Farrokhzad, quand il est arrêté et passé à tabac par la Savak. C’est une révélation : il se sent fort comme Hercule seul face à cette dizaine de policiers qui essaient de le persuader qu’il a un plan contre le Shah. Quelle histoire pour un petit poème ! Shahryari prend conscience du pouvoir des mots.

C’est l’entrée en politique, l’entrée en résistance, un combat, où la connaissance apparaît comme une arme essentielle. Le jeune Shahryari lit beaucoup, les classiques et aussi les livres interdits – la plupart des livres philosophiques et politiques le sont. Ils circulent sous le manteau. Leur petit format et leur impression sur du papier cigarette en facilitent la diffusion. On lit les livres vite, de façon efficace, pour être capable d’en faire partager la substantifique moelle aux autres. C’est une discipline et une rigueur de tous les instants.

Après le lycée, il intègre la Faculté des Arts Dramatiques de l’Université de Téhéran. Calquée sur le modèle britannique, ce n’est pas le pire des vestiges du colonialisme. La formation est solide. Histoire du théâtre et analyse systématique des grands auteurs de théâtre, d’Eschyle à Brecht en passant par Shakespeare bien entendu…

Avant de faire sa première mise en scène d’une œuvre sur scène, l’étudiant doit en faire plusieurs sur papier. Il doit, par écrit, dessiner tous les mouvements des personnages, les analyser, les décortiquer, les justifier… La première mise en scène de Shahryari sur papier, Don Carlos de Schiller.

Aujourd’hui le travail de Shahryari reste empreint de cette approche artisanale : il « dessine » sa mise en scène comme une miniature persane. Il dicte à l’acteur tous ses faits et gestes. Cela exige du comédien une grande disponibilité et une grande confiance : il s’abandonne, il essaie de faire le mouvement demandé très précisément en cherchant peu à peu à l’habiter, tissant ainsi la vie de son personnage. Pour Shahryari, l’acteur est celui qui « réagit », qui ne dit jamais « non » et qui essaie… Et plus il est ouvert à cette exploration, plus Shahryari le pousse à peaufiner la justesse de son personnage. Sa mise en scène, si elle est précise, n’est pas figée. Le texte lui-même peut évoluer jusqu’à la première représentation. Tout est en chantier jusqu’à la dernière minute. Il ne fait presque jamais de filage. Et cela angoisse souvent les comédiens…

En ce qui concerne sa propre formation d’acteur, Shahryari fonde avec d’autres acteurs un centre de recherche où ils expérimentent les différentes écoles du jeu de l’acteur, dont Stanislavski. Il s’y fait « plus royaliste que le roi », allant jusqu’à pousser le perfectionnisme, pour un exercice de mémoire sensorielle, à retourner compter les briques de la maison de son enfance…

Le Doyen de la Faculté a gardé d’excellents contacts à Londres où il a étudié, et fait venir à Téhéran la plupart des grands hommes de théâtre de l’époque : Eugène Ionesco, Grotowski, Sir Lawrence Olivier, Marcel Marceau, Otpaldat...

Du passage de Shahryari en ses murs, l’Université se souvient : les premières grèves et la transformation d’une salle en vraie salle de spectacles. L’ambiance est électrique. Tout est prétexte à contestation mais la contestation n’est pas gratuite. Il faut être très prudent. Pour une caricature du Shah sur le mur d’une des salles de répétitions, plusieurs des camarades de Shahryari passeront neuf ans en prison ! On vit sur le fil du rasoir… La Savak interpelle, arrête, torture,…

Shahryari et ses amis utilisent leur seul arme : ils montent des pièces de théâtre.

En 79, c’est la révolution… qui tourne mal. Entré en clandestinité, Shahryari est arrêté, torturé, soumis à plusieurs reprises au simulacre de fusillade. Il s’évade et organise son départ d’Iran… Le périple est long et plein de péripéties. C’est la période caméléon de Shahryari, tant il arrive à se fondre à son environnement. A Karachi, on dirait un Pakistanais : silhouette amaigrie, teint foncé, épaisse moustache, gros turban...

Refoulé une première fois à Roissy, c’est finalement, après un bref séjour en Espagne, en franchissant les Pyrénées, que Shahryari entre en France. Dans une ville de la banlieue parisienne, il rejoint les intellectuels iraniens en exil qui tentent de s’organiser. A cette époque il vit toujours dans la clandestinité.

Son retour en Iran est impossible. Il y est condamné à mort. Sa santé est défaillante. La résistance a du mal à s’organiser. Accompagné par une amie franco-persane qui lui sert d’interprète, Shahryari se rend un beau jour au commissariat du 14ième et demande l’asile politique.

Pris en charge par l’Association France Terre d’Asile, il est soigné à l’Hôpital de la Pitié Salpetrière, avant de se retrouver dans un foyer Sonacotra à Saint-Gratien. Et c’est là qu’il reçoit ses premiers cours de français « Je m’appelle Kazem et toi… »

Un peu plus tard, il loue une petite chambre près du jardin des plantes. C’est l’époque des vaches maigres… Shahryari est engagé comme réceptionniste de nuit dans un hôtel. Le premier soir, le patron est mécontent de le voir débarquer avec une valise. Il s’imagine qu’il a amené ses effets personnels pour dormir ! Il est surpris de le voir sortir de sa valise des livres, des dictionnaires et le Bescherelle conjugaison.

Car Shahryari, du jour où il a décidé de rester en France, s’est mis très sérieusement à l’apprentissage du français. Sur la porte de sa chambre de bonnes, il a installé une petite pancarte indiquant les heures auxquelles il reçoit ses amis, ¼ d’heure, pas plus, à l’heure du thé. Le reste du temps, il travaille avec acharnement. Il est deux livres français qu’il affectionne particulièrement depuis sa jeunesse : « Jean-Christophe » de Romain Rolland et « Le Petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry, qu’il connaît presque par cœur en persan. Il s’en procure la version française… et grâce à sa volonté et son amour de la littérature, progresse rapidement. Très vite (1986) il passe son DEA d’Etudes théâtrales (Sorbonne Paris III).

Dans les métiers du théâtre, il est coutume de dire qu’il vaut mieux ne pas attendre que l’on vienne nous chercher ! La maxime s’applique d’autant mieux à Shahryari qu’ici en France, il n’est l’enfant d’aucun terroir. « Nous voilà exilés en France, les Français sont gentils, ils nous font un sourire et ils pensent "Archaïques". Au bureau de l’A.N.P.E., le conseiller de l’agence me demande des certificats au sujet de mon métier, je lui fais un sourire et je pense "Prosaïque". [1]

Kazem souhaite rencontrer les hommes de théâtre français mais ce n’est pas facile. Le premier à lui ouvrir ses portes est un autre étranger à Paris, Andreas Voutsinas. Il est aussi une rencontre dont Shahryari garde le souvenir ébloui, celle d’Antoine Vitez…

Naturalisé français depuis, Shahryari poursuit avec ténacité son parcours de poète, de dramaturge et de metteur en scène.

Il dirige aujourd’hui les Collections “Théâtre des 5 Continents” et “Création/Réel” aux Editions L’Harmattan.

Créant son propre outil de travail, il a transformé, de ses propres mains, de 93 à 95, un local livré brut de béton par l’OPAC de Paris dans une cité du 19ème arrondissement en une salle de spectacles. Plus qu’un simple Théâtre, l’Art Studio Théâtre est devenu une sorte de laboratoire de création dramatique dont la vocation est de s’ouvrir aux auteurs vivants et de créer des textes pour nous aider à penser notre monde Concevant la poésie et le théâtre comme des outils pour la vie, Shahryari est un homme de terrain. Il mène des ateliers d’écriture et de théâtre pour les collégiens (et leurs parents !), les lycéens de la région parisienne, les universitaires, les enseignants et aussi dans le milieu du travail.

Dans ses aventures théâtrales, Shahryari est tour à tour dramaturge, metteur en scène, comédien, scénographe, costumier, maquilleur… mais aussi électricien ou charpentier lorsqu’il s’agit d’adapter l’espace aux besoins de la mise en scène, n’hésitant pas à déconstruire pour reconstruire un nouveau rapport entre la scène et la salle, afin de plonger le spectateur dans l’univers qu’il crée.

A l’arrivée, un « produit atypique ». On se régale d’un théâtre inventif, original, accessible à un large public et tellement vivant. De fait, l’Art Studio Théâtre attire de plus en plus la curiosité des professionnels du spectacle, et suscite l’intérêt de la presse excitée à la perspective de quitter les sentiers battus d’un certain théâtre contemporain…

Notes

[1] Extrait du poème « Exil » dans « Le Voyage l’Emporte », Kazem Shahryari, collection Poésie des 5 Continents, L’Harmattan, Paris 1995
Art Studio Theatre

Afshin Ghaffarian

PARIS, 27 nov 2009 (AFP) - "Liberté pour l’Iran" : ces mots criés sur une scène allemande furent les derniers prononcés par un jeune danseur et opposant iranien, Afshin Ghaffarian, avant sa défection vers la France, où il bénéficie aujourd’hui de la solidarité des milieux artistiques parisiens.

Le jeune homme de 23 ans avait pris une part active aux manifestations contre la réelection controversée de Mahmoud Ahmadinejad. Il avait presqu’été surpris lorsqu’avec sa troupe, il avait reçu l’autorisation de se rendre à un festival de théâtre en Allemagne, après avoir versé une caution équivalente à 10.000 euros.

Jusqu’au dernier moment il avait redouté d’être bloqué à l’aéroport mais avait fini par passer les contrôles avec le reste de la petite troupe —deux acteurs, un musicien et une éclairagiste—, encadrée par deux officiels chargés de les surveiller.

Il donne deux représentations et lors de la dernière, le 15 octobre, il choisit de clamer haut et fort son hostilité au régime.

"Liberté pour l’Iran, solidarité avec le peuple iranien, où est passé mon vote", s’écrie-t-il en levant un bras, ruban vert au poignet, faisant avec la main le "V" de la victoire, et posant son autre main sur la bouche, pour signifier la baillonnement de toute opposition dans le pays.

Il réussira ensuite à fausser compagnie aux deux officiels, à la faveur d’un moment de flottement provoqué par l’accueil enthousiaste du public et l’intérêt des journalistes locaux après le spectacle.

Grâce à un ami français, d’origine iranienne et travaillant à la Comédie Française, il arrive à Paris et trouve rapidement des soutiens dans les milieux culturels. Il a introduit une demande d’asile politique qui semble en bonne voie.

"Le Centre international de la danse (organisme public, ndlr), s’intéresse à lui", selon Xavier Samson, responsable d’une agence de relations publiques. En attendant il s’entraîne dans une école de danse franco-arménienne.

Pourtant l’avenir de ce jeune artiste aurait pu prendre un tour tragique depuis que la République islamique a violemment réprimé la contestation de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, en juin dernier.

Avec des milliers de jeunes manifestants, Afshin avait protesté dans les rues de Téhéran. Et comme beaucoup d’entre eux, il a été arrêté par les Bassidji, les milices zélées du président.

"J’ai été jeté dans un véhicule, on m’a attaché les mains, mis un bandeau sur les yeux. Nous étions une quarantaine, les uns sur les autres, en plein chaleur, nous pouvions à peine respirer", raconte le jeune homme aux cheveux noirs légèrement bouclés, un foulard vert autour du cou, signe de ralliement des opposants au président iranien.

A l’issue d’une dizaine d’heures à rouler dans ces conditions, le jeune danseur a pu sortir du véhicule, après avoir été battu, dépouillé de ses papiers et de son argent par les miliciens qui ont aussi saisi sa petite caméra avec laquelle il avait filmé des scènes de répression de manifestants.

Il a été laissé sur le bord de la route avec ses compagnons d’infortune, à des dizaines de kilomètres de la capitale iranienne, à Qasr-e-Firoozeh. "Ils nous ont laissé là car ils n’avaient pas d’endroit où nous enfermer", pense le jeune homme.

Sorti de cette épreuve, le corps meurtri mais sans blessure grave, Afshin peut désormais se consacrer à la danse contemporaine.

"Je vais donner mon premier spectacle libre le 13 décembre", annonce-t-il avec un large sourire. Cela se passera au Carré Belle-Feuille à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Afshin Ghaffarian

Shabnam Tolouei

Shabnam Tolouei, est née à Téhéran. Elle vit à Paris depuis 2005. Elle est entrée dans le milieu artistique du pays en publiant diverses nouvelles dans plusieurs revues culturelles depuis l’âge de 18 ans.

Dès sa première pièce « Farda », écrite et montée sur scène par elle-même, elle gagna le prix de la meilleure comédienne et de la meilleure dramaturge au 14ème festival international du théâtre de Fadjre.

Durant 10 ans Shabnam Tolouei a travaillé dans le milieu du théâtre comme metteuse en scène et dramaturge. Elle a ainsi interprété des rôles principaux dans une quinzaine de pièces, et a été récompensée à cinq reprises dans le Festival International du Théâtre de Fadjr, l’événement théâtral annuel le plus important en Iran.

Shabnam Tolouei a joué dans plusieurs séries télévisées ainsi que quelques œuvres cinématographiques comme « Le jour où je suis devenue femme » que l’on connaît bien en France.

Suite à une convocation et des interrogations par l’état Iranien sur ses croyances, Shabnam Tolouei fut placé devant un ultimatum. Il lui a fallu renier son appartenance à sa religion si elle voulait poursuivre sa carrière artistique. Vue qu‘elle tenait à ses croyances, elle a été strictement interdite de travailler en 2004 dans tout le domaine des arts. Elle a quitté l’Iran la fin de la même année.

Shabnam Tolouei a obtenu comme diplôme : Un DEUG en cinématographie de l’école « Bagh Ferdoss » à Téhéran et plus tard en France, une licence en « Art du spectacle : Etudes théâtrales » de l’université Paris X Nanterre.

En 2007 elle a joué un des rôles principaux dans le film « WOMEN WITHOUT MEN » de Shirin Neshat, qui a gagné le lion d’argent de Mostra de Venise 2009.

Actuellement Shabnam Tolouei travaille sur une de ses propres pièces « Bahman-Bagdad » traduite en allemand. Elle va monter cette pièce sur scène à partir de septembre 2010 avec les acteurs allemand à Krefeld.


Informations recueillies sur le site web de France Inter