La pièce est constituée de 3 pièces à part entière qui se jouent simultanément dans le même espace :

 Une pièce entièrement métaphorique dans la forme, faite uniquement des mouvements d’un homme masqué embourbé dans une espèce de glu et entouré de trois téléphones. La pièce est ponctuée des différents appels téléphoniques qu’il reçoit de 1940 à nos jours.

 L’histoire métaphysique d’un ange qui assiste à la vie des prisonniers, qui veut intervenir mais est incapable de faire quoi que ce soit. Il a des ailes. Et pourtant, contrairement à l’homme masqué qui, à la fin de la pièce, s’envolera sans ailes, lui, l’ange brûlera les siennes.

 La pièce faite d’anecdotes sur la vie quotidienne des femmes dans le camp et de leurs rencontres avec quelques ouvriers qui ont le droit de passer dans leur secteur, tout cela dominé par une histoire d’amour entre Edouard et Liora, deux prisonniers condamnés à mort à plus ou moins brève échéance si la guerre continue.

Dans une situation inhumaine, à mourir de faim, à mourir ou à tuer pour un bout de pain, pour une pomme de terre, dans cette abomination, naît une histoire d’amour entre une femme et un homme qui domine toute la pièce.
Dans l’histoire vraie, ce couple s’est enfui mais on l’a rattrapé après une semaine. Comme ils se l’étaient promis, ils ont essayé de se donner eux-mêmes la mort plutôt que d’être pendus par les Allemands.
Dans la pièce, Edouard et Liora ne meurent pas. L’Ange et un prisonnier remplacent Liora-Edouard. Ce couple se fait pendre à leur place. Il se sacrifie pour que vivent Edouard et Liora.
Le couple, Liora et Edouard, survit et devient au dernier acte une métaphore. L’époque est indéfinie. Le couple est physiquement un : l’homme ne voit plus et la femme ne marche plus, le dialogue né entre l’homme et la femme en fait un seul individu.
La pièce finit par cette unité d’amour.