« Couleurs de femmes l’été » Une leçon d’exigence

C’est l’été, la saison chaude, la saison des incendies. Deux jeunes filles se retrouvent dans une forêt, égarées, à la recherche d’un téléphone pour se rassurer et rassurer leur famille. L’incendie n’est pas si loin, même s’il a peu de chances de les toucher. Elles ne se connaissent pas et se croisent à peine, rencontrant le même homme étrange qui tient une espèce de café. Mais leur destin se confond entre souvenir d’abandon et mal-être d’aujourd’hui. Passé et présent se mêlent dans ce lieu qui finit par perdre toute réalité tangible. C’est une aventure au coeur de l’humain.

Critique O O

C’est toujours plaisant d’aller à l’Art Studio Théâtre. On est sûr, presque à chaque fois, d’y voir un spectacle ambitieux et exigent. Cette fois, c’est une pièce de Kazem Shahryari, le maître des lieux. Comme souvent, au début, on est un peu désorienté. Plusieurs pistes s’offrent à nous et on ne sait asp trop où l’auteur veut nous entraîner. Puis les choses s’éclairent, même si le mystère demeure. Il ne s’agit point, en effet, d’une histoire au sens strict du terme, mais d’une plongée dans l’être humain. Shahryari procède par petites touches sensibles jusqu’à nous faire toucher l’indicible. Comme presque toujours, sa mise en scène est soignée et il a su si bien choisir ses comédiens qu’on soupçonne qu’il a écrit sa pièce en pensant à eux. Un plaisir de troupe.

Jean-Luc JEENER