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Essai

Portrait Dramatique ; L’Utopie dans le théâtre 280 pages,
essai,
Parution décembre 2006

« Le monde a été créé autant de fois qu’un artiste original est survenu » disait Proust. Cette expression, Kazem Shahryari, poète (dramatique ou non), metteur en scène, directeur de compagnie, citoyen du monde - un homme tout simplement - semble, avec ce Portrait dramatique, avoir voulu la prendre au pied de la lettre.
De quoi est-il donc question dans ce livre au titre explicite ? D’un voyage de trente ans, voire plus, comme le souligne l’un des sous-titres dont les autres indications sont tout aussi précieuses (Théâtre Jean-Vilar, Vitry-sur-Seine), mais néanmoins forcément incomplets par rapport au contenu de l’ouvrage. Car le projet de Kazem Shahryari est complètement fou, de cette folie dont seuls sont capables les véritables poètes. Il s’agit pour lui rien moins que d’évoquer, mieux, de recréer, non pas seulement trente ans d’une aventure exceptionnelle (toutes les aventures humaines le sont après tout), mais, à travers l’évocation de trente-trois voyages, trente-trois cercles devrait-on dire, à traverser comme les cercles de l’Enfer de Dante, de réinventer le monde, voire l’univers. « Par où faut-il commencer ? » feint-il de s’interroger au terme de son premier voyage. Mais par le commencement, bien évidemment ! C’est-à-dire celui de la création du monde. Et nous voilà donc ramenés à la naissance de l’univers avec apparition de Gallia et de sa fille Athéna ! En toute simplicité. Je m’éviterai ici le ridicule de résumer la suite des événements contenus dans le livre de Kazem Shahryari. Je me contenterai de souligner le fait, et c’est à mes yeux la vertu première de ce livre, qu’il invente une forme nouvelle à la démesure de son ambition de vouloir tout embrasser. ( « Des formes nouvelles, voilà ce qu’il nous faut, et s’il n’y en a pas, alors mieux vaut rien du tout » affirme le Treplev de Tchekhov)… Jean-Pierre HAN