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Cosmopolitaine

Emission présentée par Paula Jacques

le dimanche de 14h05 à 16h

dimanche 6 avril 2003

invités

Leonardo PADURA

Leonardo PADURA est né à La Havane en 1955. Il est l’auteur d’une tétralogie intitulée "Les quatre saisons" publiée au Mexique, à Cuba, en Espagne, en Allemagne et en Italie, dont font partie "Electre à La Havane", "L’automne à Cuba" et "Passé parfait", tous publiés aux Editions Métailié, ainsi que "Mort d’un chinois à La Havane". Leonardo PADURA a commencé sa vie en écriture comme journaliste, délégué en Angola, où il a passé un an comme reporter pendant la guerre, et depuis il n’a plus cessé d’écrire, des romans, des nouvelles, des essais, et toujours des papiers pour la presse cubaine.

Cosmopolitaine le reçoit aujourd’hui à l’occasion de la sortie de son dernier roman "Le palmier et l’étoile", aux Editions Métailier. Ce livre nous emmène à la fois dans un voyage aux origines de la conscience nationale cubaine à travers la vie de son premier grand poète romantique, José Maria Heredia, et au coeur des questions que la situation actuelle impose à tous les habitants de l’île : Fernando revient passer un mois à La Havane, après 18 ans d’exil, pour enfin trouver le mystérieux manuscrit autobiographique du grand poète José Maria Heredia, auquel il a consacré sa thèse. Il souhaite aussi tirer au clair les circonstances qui l’ont contraint à l’exil. Qui l’a trahi ? A la mélancolie du retour de l’exilé et au suspens de sa recherche, se superpose le journal de Heredia, alors que Cuba luttait pour son indépendance, ainsi que les réflexions du fils du poète, franc-maçon, vers 1920. Peu à peu émergent des parallélismes surprenants dans la vie des trois hommes, comme si, à travers les siècles, l’histoire de Cuba marquait d’un sceau fatal les destins individuels. Dénonciations, exil, intrigues politiques, trahisons semblent inévitables à tout créateur talentueux, quel que soit le moment historique qu’il lui est donné de vivre.

Kazem SHAHRYARI

Kazem SHAHRYARI est iranien et il pratique depuis trente ans le métier d’écriture et de mise en scène. Il a interrompu son travail en faveur de la liberté à Téhéran, et l’a repris en faveur de la liberté à Paris, malgré tout ... il dirige aujourd’hui deux collections, Théâtre des 5 Continents et Création/Réel, aux Editions de l’Harmattan, avec le souci de préserver l’écriture théâtrale d’une politique d’asphyxie et de faire partager des points de vue autonomes autour de la culture, de la création, de l’environnement et de l’autonomie du citoyen. Il découvre les oeuvres dramatiques de l’irlandais Dermot BOLGER via Emile-Jean DUMAY, leur traducteur en France, qui lui apprend en outre que Bolger veut s’arrêter d’écrire pour le théâtre et s’orienter plutôt vers le roman, parce qu’il trouve que son théâtre ne trouve pas d’écho suffisant. Kazem SHAHRYARI décide alors de consacrer un temps à faire publier et créer en France les oeuvres majeures de cet auteur. C’est pourquoi nous le recevons aujourd’hui, puisqu’il vient de monter à l’Art Studio Théâtre de Paris "Ombre et Lumière d’Avril", qui constitue une epxérience dramatique originale pour Dermot BOLGER, dans son traitement du temps, dans la transfiguration d’un thème rebattu de la vieille Irlande, celui de la tuberculose, des morts d’enfants, des terreurs primitives, et dans l’introduction d’une tonalité neuve, mêlant suspens, peur diffuse et fantastique. Les personnages du passé côtoient ceux du présent et sont, inconsciemment, comme hantés les uns par les autres.

Gilbert SINOUE

On ne présente plus Gilbert SINOUE ... n’est-ce pas ?

Son dernier roman "Les silences de Dieu", vient de paraître chez Albin Michel, et sur la quatrième de couverture, on peut lire ceci :

"Peut-on croire que l’auteur d’un carnet codé, trouvé près d’un cadavre au fin fond de l’Ecosse, ne soit autre que ... l’archange Gabriel ? Est-il possible qu’un tueur en série sévisse au Paradis ? Est-il pensable que Jésus, Moïse et Mahomet fassent partie des suspects ?" ... Une belle et profonde réflexion d’actualité.

Pour son reportage, cette semaine, Caroline OSTERMANN s’est penchée sur le problème de l’expulsion des sans papiers. Des dizaines de sans papiers avec leurs soutiens, des militants de Sud, de Droit Devant, dont le professeur Albert Jacquard, ont occupé le 19 mars dernier le siège de la FRAM à Paris. C’est ce voyagiste qui a affrêté le charter d’expulsion - dit vol groupé - des 54 Sénégalais et Ivoiriens, accompagnés de 89 policiers français, le lundi 4 mars 2003 à partir de Roissy. Jean Claude AMARA, porte-parole de l’association Droit Devant exigeait donc lors de cette occupation le 19 mars dernier, que le voyagiste FRAM n’édite plus les billets et cesse sa collaboration avec le Ministère de l’Intérieur en rompant les accords commerciaux et donc en refusant de tirer des bénéfices de ces vols. Si l’on s’intéresse de près au déroulement des expulsions collectives, on remarque que le voyage est loin d’être touristique, mais rappelle plutôt des actes de déportation : les gens sont menottés à leur siège, insultés, menacés parfois soumis à des piqûres anesthésiantes durant le voyage. Le 30 décembre 2002, un Argentin de 52 ans, sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, a succombé à une crise cardiaque à Roissy après avoir embarqué dans l’avion pour Buenos Aires. Le 16 janvier c’est un sud-Africain de 24 ans qui est décédé dans les mêmes circonstances. Il n’avait pas obtenu d’asile et devait être reconduit sous escorte dans son pays. Il n’est jamais arrivé à destination ... A l’heure où Nicolas Sarkozy a promis d’augmenter le nombre de reconduites aux frontières, Caroline Ostermann s’est interrogée sur les méthodes utilisées. Pour mieux comprendre le parcours des expulsés, elle a rencontré Philippe Decrulle, stewart à Air France, secrétaire général de la CFDT et visiteur pour le compte de l’ANAFE - Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Etrangers et un sans-papier qui, après avoir été expulsé une première fois dans son pays, a réussi à revenir en France pour sauver sa peau ... Il risque en effet sa vie dans son pays pour raisons politiques.

Si vous souhaitez soutenir le combat des sans-papiers, vous pouvez joindre l’association Droits Devant 44, rue Montcalm 75018 PARIS - tel : 06 07 80 99 59


Informations recueillies sur le site de France Inter